La question des réfugiés : un véritable anti-Charlie

Dernière mise à jour le 24/01/2017

L’afflux massif de réfugiés en Europe qui s’est accéléré au cours de l’été 2015 vient de révéler de façon aussi triviale que brutale l’autre face de Charlie, de ce que François Hollande et ses amis ont appelé « l’esprit du 11 janvier ». Ou alors en est-ce la vraie et nécessaire traduction pratique ?

Le pays autoproclamé « patrie des droits de l’homme » a donné tout l’été sur le petit écran le spectacle de l’accueil réservé à des centaines de milliers d’exilés, les uns rescapés de naufrages d’embarcations de misère affrétées par des négriers modernes sans foi ni loi, les autres cheminant de nuit comme de jour en d’interminables péripéties sur les routes d’Europe hérissées de barrages administratifs et policiers et de barbelés. Et dire que ce ne sont pas les plus misérables de ceux qui fuient la guerre et ses malheurs : ce sont les plus aisés, ceux qui ont pu donner des milliers d’euros à des passeurs rapaces. La belle attitude d’organisations humanitaires, et de milliers de bonnes âmes cherchant à rendre à ces familles un peu de dignité, ne peut effacer le sentiment de dégoût qui se dégage la pusillanimité et l’hypocrisie de nos dirigeants politiques.

L’écœurante démagogie anti-réfugiés

Laissons de côté la démagogie de l’extrême droite énoncée par Marine Le Pen, le 17 septembre dernier : « Sans nulle action de la part du peuple français, l’invasion migratoire que nous subissons n’aura rien à envier à celle du IVe siècle et aura peut-être les mêmes conséquences »[1]. Il y a déjà trop de réfugiés. Ça suffit : on verrouille totalement les frontières ! Comme Victor Orbán ?

Nicolas Sarkozy s’indigne du cynisme de Marine Le Pen, mais n’est-ce pas lui qui livrait le 18 juin cette réflexion à ses pairs : « Il n’y a plus d’argent, plus d’emplois, plus de logements, mais ils ont trouvé un truc […] ils ont considéré que la solution au problème d’immigration, c’était pas de réduire, c’était de répartir ». Et de livrer cette méprisante métaphore : « Dans une maison […] , il y a une canalisation qui explose, elle se déverse dans la cuisine. Le réparateur arrive et dit j’ai une solution : on va garder la moitié pour la cuisine, mettre un quart dans le salon, un quart dans la chambre des parents et si ça ne suffit pas il reste la chambre des enfants. »[2] Solutions de Nicolas Sarkozy et des siens : 1. Fin de l’immigration économique et, naturellement nouvel épisode de refus de la nationalité prétendument automatique ; 2. Distinction sévère, dans les candidats à l’asile, entre vrais et faux réfugiés, puis second tri en distinguant les réfugiés de guerre à qui on accorderait un droit au séjour plus court. 3. Création de centres de rétention dans les pays voisins, y compris de l’autre côté de la Méditerranée. Pour quoi en effet ne pas occuper militairement les pays concernés, Libye au premier chef ? Cela serait un magnifique complément à l’intervention humanitaire de 2011 qui a contribué à démanteler le pays… C’est cohérent avec le plan de l’excellent David Cameron qui projette d’aller chercher lui-même son quota de réfugiés dans les camps jordaniens ou turcs, voire dans des hot-spots montés de toutes pièces chez nos voisins d’outre-Méditerranée. L’inventivité exclusiviste et l’interventionnisme humanitaire cher à Kouchner ont de beaux jours.

L’énorme montagne de bons sentiments

accouche d’une minable et minuscule souris

En annonçant le 25 août dernier l’arrêt de l’expulsion des réfugiés syriens, Angela Merkel a su répondre aux besoins de solidarité d’une grande proportion de ses concitoyens, touchés par la misère vécue par ces interminables colonnes d’exilés cherchant refuge dans leur pays et mettant ce drame en perspective avec celle que nombre d’entre eux avaient vécu en fuyant les pays de l’Est. « L’Europe, proclama-t-elle alors, est dans une situation qui n’est pas digne de l’Europe ». Explication : « Les droits civils universels étaient jusqu’ici étroitement associés à l’Europe et à son histoire. Si elle échoue sur la question des réfugiés, ce lien étroit se briserait et ce ne serait plus l’Europe telle que nous nous la représentons. »[3] Angela Merkel cherche ainsi à racheter la réaction « froide et abrupte »[4] que le philosophe Jürgen Habermas avait dénoncé lorsqu’elle avait imposé trois mois plus tôt à la Grèce l’« accord toxique » sur la dette[5]. Certes, elle n’a pas attendu quinze jours pour faire volte-face et rétablir le contrôle aux frontières. Mais son attitude qu’est venue tragiquement conforter la photo du corps du petit Aylan échoué sur la plage de Chios le 3 septembre, a entraîné dans le « pays des droits de l’homme », vexé d’avoir trouvé ailleurs qu’en son temple national des paroles de solidarité humaine, une véritable surenchère de déclamations sur les valeurs humaines.

« On a besoin de faire preuve d’humanité qui manque tant dans cette Europe !  » lançait le 4 septembre Martine Aubry[6]. Et, pour traduire cette belle compassion en actes, elle proposait de recevoir 100 réfugiés. Vous avez bien lu : CENT, soit, pour une population municipale de 230.000 habitants, une famille de cinq personnes pour 10.000 habitants ! Et dire que le pape François demande aux Catholiques d’accueillir une famille par paroisse et monastère, ce qui donnerait, pour la Fille aînée de l’Église qui compte quelques 30.000 paroisses, une famille pour 2.300 habitants, une intention de générosité huit fois plus grande que celle de Martine Aubry…

Certes, la maire de Lille, comme le gouvernement, le parti et les municipalités socialistes – et bien d’autres au centre et à droite ‒ a refusé la suggestion ignoble d’Yves Nicolin et Damien Meslot, maires Les Républicains de Roanne et de Belfort, de réserver l’asile politique des Syriens aux seuls Chrétiens. La disproportion entre la promesse que fait miroiter la proclamation de la maire de Lille et la réalité de la solidarité projetée par son administration, rend dérisoire le noble refus des édiles qui la suivent. La Grosse Berta de la générosité a fait pschitt !

Mais que ceux qui craignent un afflux de réfugiés se rassurent. Ceux qui campent à Calais n’ont qu’une idée : quitter la France et passer en Angleterre. Quant aux Syriens et les autres réfugiés qui accourent aujourd’hui, ils n’ont nulle envie de venir aujourd’hui dans notre beau pays. S’ils y échouent, c’est contraints et forcés à partir de l’Allemagne où l’on va les chercher au compte-goutte avec toute la pompe médiatique qui convient. Ils savent bien que, loin des caméras, ils sont reçus comme chiens dans un jeu de quille, et cela malgré les efforts louables des organisations humanitaires et de quelques municipalités. Il suffit de considérer la situation des réfugiés qui campent depuis des mois dans le square Edouard Vaillant de Saint-Ouen pour s’en rendre compte. Honte à vous, Mesdames et Messieurs les ministres et les édiles qui s’auto-congratulent sur les ondes pour leur générosité… vide de tout contenu. Un petit tour de publicité, une photo avec une famille de Syriens, et le tour est joué. L’obligation sacrée de solidarité est accompli. Comme quoi, les bons sentiments sont souvent le voile qui cache l’oubli de ses devoirs de responsable politique.

Où réside le vrai scandale

Rechigner à trouver travail et logement à de nouveaux venus peut paraître naturel quand le quart de la population est prisonnière de la pauvreté du fait du chômage et de la précarité de masse. C’est moins un problème dans une Allemagne qui manque de main-d’œuvre. Mais ce pays possède aussi sa masse de travailleurs souffrant de la concurrence des travailleurs détachés et de travailleurs employés au noir qui pèsent durement sur le salaire et les conditions de travail. Mais là est le vrai scandale, dans la détérioration des conditions de vie des couches les plus pauvres de la société – et déjà d’une partie des couches moyennes –, dans des pays riches comme la France, l’Allemagne et l’Angleterre. Il est dans le libéralisme à tout crin qui ne cesse d’enrichir les riches et de favoriser leur arrogance quand il appauvrit les pauvres, démantèle le service public, réduit à la portion congrue les exclus du travail et du logement, les projette dans la condition indigne où ils sont confinés, accablés de surcroît par des campagnes incessantes qui les montrent du doigt comme des « assistés », des incapables, des oisifs et des parasites.

Misère et honte de l’Europe-forteresse

Sur les 90.000 demandes soumises en 2014 à l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) et à la CNDA (Cour Nationale du Droit d’asile), 14.500, soit une proportion de 17% ont reçu une réponse favorable[7]. Quant au reste, soit 75.500, ils sont théoriquement susceptibles d’être renvoyés chez eux. Étant donné que ces personnes ne repartent pas volontairement et que tous les contrôles et de police qui se font en pesant sur la vie des étrangers en règle ne parvient pas à dépasser les 30.000 « éloignements » par an. Mais le va-et-vient des refoulements et des retours périodiques fait que les expulsions n’aboutissent que dans 30% des cas[8]. Ce qui contribue à fabriquer des clandestins.

Devant le flux des réfugiés, l’Europe essaie donc de se redonner une honorabilité morale. On parle d’accepter en Allemagne des centaines de milliers de réfugiés. Mais on oublie de dire que cela n’est que le côté face de la politique nouvelle. Côté pile, il y a un coup d’arrêt mis aux flux de réfugiés d’autres pays, notamment ceux des Balkans occidentaux, et surtout la tentative de mettre en place un mécanisme de renvoi massif des déboutés du droit d’asile et des migrants dits « économiques ». Mais c’est entrer dans une spirale de folie. Si en effet la législation française anti-clandestins est d’une inefficacité de notoriété publique, comment penser que l’on pourra éloigner davantage encore de déboutés du droit d’asile, cinq à six fois plus nombreux que les heureux élus, sans multiplier encore la chasse aux clandestins, sans peser encore sur toutes les populations venant du Monde arabe et du Sahel africain, sans accentuer encore les tensions sociales et dites ethniques. Et cela d’autant plus que sans droits, ces populations des sans-papiers créés par les mécanismes mêmes du droit d’asile et du refus de l’immigration, sont une proie facile pour les entrepreneurs cupides. L’exemple vient de haut : des grandes sociétés, y compris les sociétés nationales, par le biais de la sous-traitance et même directement, conséquence de la diminution des contrôles. Ces malheureux travailleurs sont aussi la cible de secteurs populaires qui se sentent concurrencés par les migrants et oubliés par les pouvoirs publics. Aggravation des tensions sociales donc, à moins d’imposer ces exclus à des pays plus faibles de la rive Sud de la Méditerranée sous couleur de « coopération ». Là encore, délices du droit du plus fort.

« La Hongrie fait partie de l’Europe, l’Europe a des valeurs, et on ne respecte pas ces valeurs en posant des grillages » ! Leçon faite par le Français Laurent Fabius au Hongrois Viktor Orbán le 30 août 2015. Mais expliquez-nous, Monsieur Fabius : l’accord passé à Calais le 20 août 2015 entre Bernard Cazeneuve et son homologue britannique, Theresa May, qui interdit tout passage du tunnel sous la Manche aux candidats à l’asile politique en Angleterre, pays où une forte proportion a déjà de la famille, ne constitue-t-il pas une autre barrière, tout aussi funeste et scandaleuse ? Aucun mur ni aucune barrière n’a jamais empêché et n’empêchera jamais des hommes et des femmes hardis poussés par la nécessité à risquer leur vie pour les franchir. Pas plus que l’angoisse de voir son petit enfant sombrer en mer devant ses yeux n’a jamais empêché et n’empêchera jamais des pères de famille d’embarquer les siens sur des pirogues pourries ou des cargos antédiluviens menaçant ruine. Pas davantage que la terreur de voir ses enfants mourir d’asphyxie dans ses bras n’a jamais empêché et n’empêchera jamais des mères de s’engouffrer dans des camions hermétiquement fermés, véritables cercueils roulants.  Les Européens ont la mémoire courte. Parmi les dizaines millions de migrants partis vers d’autres continents au XIXe siècle dans l’espoir d’une vie meilleure, combien ont péri en route ? Combien d’Irlandais, entassés sur de vieux rafiots, ont fait naufrage ?

Le petit Liban donne l’exemple

Pensez que le Liban a accueilli à ce jour environ 1,750 million réfugiés syriens pour une population totale 6,350 million, soit une proportion de 28%, ce qui correspond à un apport humain atteignant 38% des nationaux libanais[9]. Une proportion semblable de réfugiés donnerait en France métropolitaine un nombre de réfugiés avoisinant les 25 millions. Voilà qui donne le vertige ! Pourtant, si un tel afflux massif et brutal de populations pose de graves problèmes au Liban, le pays semble faire face. En tout cas, personne n’a entendu là-bas ces cris d’épouvante devant les invasions qui strient nos fragiles oreilles européennes ? Certes, la porosité de la frontière entre Liban et Syrie, les liens familiaux et confessionnels existant entre les deux pays que la France impériale a, de façon largement artificielle, coupé en deux en 1920, et le fait que de nombreux Syriens travaillaient au Liban bien avant la guerre civile syrienne. Toutes choses égales par ailleurs, pour trouver en France un mouvement de population ayant quelque ressemblance avec ce qui se passe au Liban, il faudrait songer à celui de ceux que l’on a appelé les « rapatriés d’Algérie » en 1962-1963, de façon bien fausse d’ailleurs car nombre d’entre eux n’avaient jamais mis les pieds dans l’Hexagone. Le nombre des personnes déplacées s’est élevé à 800.000, alors que le mouvement naturel de la population accroissait alors les résidents dans le pays de 300.000 personnes par an. Et l’on pousse des cris pour 12.000 réfugiés par an, soit même pas 5% de l’accroissement naturel de la population. Il n’y a pas si longtemps, on poussait des cris pour 17.000 Roms. Ne pas pouvoir faire face à des phénomènes aussi ridiculement dérisoires ne relève pas seulement de l’égoïsme exacerbé, mais plus encore de la bêtise.

À situation d’urgence, mesures d’urgences

Personne ne demande, comme voudrait le faire accroire les démagogues, d’« accueillir toute la misère du monde », mais au moins d’en prendre sa part. À situation d’urgence, mesures d’urgence. Elles sont d’autant plus nécessaires que cette « crise des réfugiés » n’a pas de solution dans un horizon en vue. Elles sont d’autant plus pressantes que la situation sociale se dégrade et que, démagogie nationaliste, xénophobe et ethnico-raciale aidant, des vents mauvais annoncent des tragédies, si l’on ne s’attèle à les désamorcer.

Première mesure d’urgence : augmenter, et non diminuer, le nombre des bénéficiaires du droit d’asile. Habermas qui se montre exaspéré par le bavardage au sujet des « valeurs » l’affirme à juste titre : « l’asile politique est d’abord un droit fondamental avant d’être un devoir »[10].

Deuxième mesure d’urgence : accroître et non pas diminuer, comme cela se passe en ce moment, la sécurité et les ressources non seulement des demandeurs d’asile mais aussi, en même temps, des chômeurs si l’on ne peut leur trouver du travail.

Troisième mesure d’urgence : régulariser massivement les sans-papiers à qui seront ainsi reconnus tous les droits sociaux. Mais cette mesure doit s’accompagner, pour avoir tous les effets souhaités, du nombre des inspecteurs du travail et de leurs contrôles, ainsi que du renforcement de leurs pouvoirs : il est indispensable de faire respecter cette égalité de droits sous peine d’aggraver la concurrence entre les travailleurs et de détériorer les conditions de travail de tous, ce qui exige de prendre résolument le contrepied de la tendance actuelle.

Quatrième mesure d’urgence : utiliser enfin, comme le réclament à cors et à cris les associations de Sans-logis et de Mal-logés, l’ordonnance du 11 octobre 1945 sur la réquisition de logements vacants pour loger décemment non seulement les demandeurs d’asile mais tous les sans-logis et les mal-logés.

C’est clair, les mesures d’urgence en matière de travail, de ressources et de logement ne doivent pas concerner les seuls bénéficiaires du droit d’asile ou de la régularisation. Comme cela vient d’être formulé, il est impératif qu’elles s’étendent à tous ceux qui les nécessitent, et ils sont nombreux. Il est vital qu’elles visent à diminuer la concurrence entre les travailleurs, la lutte de tous contre tous, afin de réduire au minimum leurs effets pervers. Ainsi pourra-t-on, autrement que par des belles proclamations morales, combattre la propagande qui s’appuie sur la misère des uns pour refuser la solidarité avec les autres. C’est à la condition que tous y trouvent leur compte que l’on pourra diminuer chez les nationaux la vulnérabilité à la démagogie de la préférence nationale qui mène vite au rejet et à l’exclusion, à la xénophobie et au racisme.

Il n’y là rien de bien original et de bien nouveau. Et pourtant, il fallait le dire.


 

[1] Dépêche AFP du 14/09/2015.

[2] Voir Libération du 18/06/2015.

[3] Julia Pascual, Cécile Ducourtieux, et Frédéric Lemaître, « Merkel met en garde l’Europe sur les réfugiés », dans Le Monde du 01/09/2015.

[4] Jürgen Habermas, « La réaction abrupte de l’Allemagne a été indigne », entretien avec Odile Benyahia-Kouider dans L’Obs du 30/07//2015.

[5] « Jürgen Habermas’s verdict on the EU/Greece debt deal », entretien avec Philip Oltermann, dans The Guardian du 16/07/2015.

[6] Laurie Moniez, « Réfugiés : l’appel solidaire de Martine Aubry », Le Monde du 04/09/2015.

[7] Ces chiffres sont donnés par la statistique des Demandes d’asile publiée par la Direction générale des étrangers en France du Ministère de l’intérieur. Ils sont accessibles à l’adresse suivante : http://www.immigration.interieur.gouv.fr/Info-ressources/Statistiques/Tableaux-statistiques/Les-demandes-d-asile.

[8] Voie Maryline Beaumard, « Expulsions des migrants : les associations dénoncent une politique du “chiffre” », dans Le Monde du 30/06/2015.

[9] Selon le HCR, le Liban a reçu à ce jour 1,1 million de réfugiés syriens. Le chiffre est largement sous-estimé. La population du pays est passée officiellement, de 2010 à 2014 de 4,4 à 5,9 millions. L’accroissement naturel de la population étant de 1,0%, on devrait avoir aujourd’hui, en 2015, 4,6 millions. Et si l’on peut supposer que le rythme d’afflux des Syriens s’est poursuivi en 2015, la fermeture théorique des frontières étant compensée par une pression plus grande à l’exode, il y a des chances que le nombre de réfugiés syriens avoisine à ce jour 1,750 million. Cet apport humain ne s’élève pas à moins de 38% de la population nationale, et le réfugiés représentent à ce jour 28% d’une population totale de 6,350 millions de résidents.

[10] Voir Nicolas Truong, « Habermas, Zizek, De Luca… des intellectuels repensent la crise des réfugiés », dans Le Monde du 09.09.2015.