Mondialisation, libéralisme et monopole stratégique

Extraits de États-Unis : La tentation de l’Empire global, en cours de publication

[1ère partie][…]

L’arène planétaire, espace vital de l’Empire

Lorsque nous parlons de mondialisation, nous concevons en général le processus sous le seul angle économique. Mais comme nous le rappelle l’historien Jacques Legoff, les différentes mondialisations[1] qu’a connues l’histoire démontrent qu’il s’agit d’un phénomène complexe qui est aussi politique et culturel et qu’on ne peut le lire du seul observatoire économique sans le rendre incompréhensible. En fait, aucun processus de mondialisation, même du point de vue purement économique, n’est vraiment naturel. Pour qu’il puisse s’accomplir, il exige en effet la convergence de plusieurs acteurs. Il faut d’abord compter sur les commerçants, les industriels audacieux et les financiers. Ils désirent naturellement se libérer les obstacles à la libre circulation de leurs marchandises, de leurs hommes et de leurs capitaux, du simple fait que chacun cherche les facteurs de production les moins dispendieux et les débouchés les plus juteux dans l’arène la plus large. D’où la théorie du libre échange, arborée comme étendard de ces exigences. Mais il ne faudrait pas oublier que les États tendent à composer avec elles, à les favoriser ou à les contenir, et ce pour des raisons économiques, sociales, politiques et idéologiques. En fait, il n’y a jamais eu de mondialisation, même partielle, aucune « économie-monde », aurait dit Fernand Braudel[2] ou, exprimé autrement, aucun système étendu au monde connu par les peuples concernés, sans un « cœur », c’est-à-dire une puissance qui la facilite et en assume les grandes lignes et l’architecture. L’assyrienne fut forgée par l’écrasement des cités araméennes et phéniciennes et l’ouverture des voies méditerranéennes par Assurnasirpal II, la perse esquissée par la conquête de l’Égypte par Cambyse, la grecque dessinée par les conquêtes d’Alexandre, la romaine taillée à la pointe des épées des légions, la chinoise modelée par la mise à genoux d’une kyrielle de principautés rivales par la puissante armée de Qin Shi Huangdi. Plus prêt de nous, les linéaments du marché mondial furent tracés par des guerriers marchands portugais ou les conquistadores espagnols. Au XIXe siècle, la Grande-Bretagne n’eût pu s’emparer du drapeau du libéralisme économique déployé en son île par des hommes comme Adam Smith pour le faire flotter sur les marchés du monde entier sans l’assurance du monopole des mers et la mainmise sur un empire colonial prodigieux dont l’Inde était le joyau et sans un jeu subtil d’équilibre entre les puissances continentales.

Or il existe au XXe siècle une puissance dont les intérêts se sont, davantage encore que pour d’autres, fondus avec les besoins d’unification du marché mondial : les États Unis d’Amérique. Il serait étonnant que ce phénomène eût échappé aux tenants du libéralisme étasunien lui-même. Le journaliste Thomas L. Friedman, trois fois prix Pulitzer pour ses reportages sur le Proche-Orient, est trop réaliste pour ne pas savoir que la « main invisible du marché » chère à Adam Smith « ne peut fonctionner sans un poing invisible ». Selon lui, « McDonald ne peut prospérer sans McDonell Douglas, le constructeur de F-15. Et le point invisible qui rend le monde sûr pour les technologies de la Silicon Valley s’appelle United States Army, Navy et Marine Corps ». Ces réflexions s’appuient chez lui sur la référence à Robert Kagan, convoqué à titre d’historien de la politique étrangère et devenu depuis un des théoriciens en vue de la nouvelle administration : « Les bonnes idées et les bonnes technologies nécessitent un pouvoir fort pour les promouvoir par l’exemple et les protéger en vainquant sur les champs de bataille »[3].

Comme la Grande Bretagne puissance insulaire, héritiers des principes du libéralisme, les États-Unis ont cherché à formaliser l’arène mondiale libérale mais discrètement régulée, au sortir de la Première Guerre mondiale comme nous l’avons vu précédemment avec Woodrow Wilson. En un sens, Jean-François Revel a raison de voir dans ce qu’il appelle l’« antimondialisation », à laquelle il assimile toute réserve sur la mondialisation libérale, et l’« anti-américanisme », par lequel il stigmatise toute critique de l’administration des États-Unis, des formes de refus du libéralisme. Mais la vraie question est de savoir si la dénonciation du libéralisme est ou n’est pas légitime. On connaît la réponse de cet auteur : le libéralisme n’est pas une idéologie, mais la simple réalité…[4] Alain-Gérard Slama va plus loin encore en faisant de l’« antiaméricanisme » un fourre-tout des haines barbares lorsqu’il écrit à propos des manifestations antiguerre du 15 février 2003 dans le monde : « Le gouvernement français a tout intérêt à se démarquer des slogans d’un antiaméricanisme dominé par la haine du capitalisme, du matérialisme et de l’universalisme, voire teinté, pour les mêmes raisons, d’antisémitisme »…[5]

Ces considérations ne sont pas une vaine digression. Elles cherchaient à établir que l’arène planétaire s’est vite imposée comme espace vital de la puissance étasunienne. Entrevue lors de la Grande Guerre par Woodrow Wilson, la formalisation de cet espace fut la grande affaire de Franklin D. Roosevelt qui, avec l’épanouissement militaire des États-Unis sur terre, mais surtout dans le ciel et sur mer, crut pouvoir imposer la suprématie de son pays sur deux plans. Le premier, économique, est celui d’un marché libre mondial régulé au plan économique avec le FMI (Fonds Monétaire International) et le GATT (Guaranteed Agreement on Tariffs and Trade), avant même la création de l’OCDE (Organisation pour la Coopération et le Développement Économique) qui se limita au bloc occidental, une fois consommée la rupture avec le bloc soviétique. Le second, politique, était celui de l’ONU. Mais derrière le rideau de la scène officielle et publique, se tenait l’artisan et le garant de cet ordre, la première puissance militaire du monde. Une puissance forte de sa gigantesque capacité de mobilisation guerrière, auréolée par la victoire sur les pays de l’Axe et nimbée de la force morale conférée par une société conquérante et innovante dans tous les domaines de l’activité sociale, y compris celui des sciences et celui de la culture avec le jazz, l’essor d’un cinéma généreux et de magnifiques écrivains comme Dos Passos, Hemingway ou Faulkner, une puissance militaire enfin s’appuyant sur une machine économique produisant à elle seule près de la moitié de la richesse mondiale mais forte aussi, ne l’oublions pas, de la terreur inspirée par l’usage des bombes d’Hiroshima et de Nagasaki… Si une telle organisation de la planète au sortir de la Seconde Guerre mondiale faisait tomber sa direction politique dans les mains d’un comité de vainqueurs, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, dans lequel l’administration Roosevelt pensait assurer le pilotage, elle faisait tomber toutes les manettes de l’économie mondiale dans les mains de Washington du fait de sa prééminence économique et financière qui permit au dollar d’être sacré monnaie internationale aux accords de Bretton Woods.

On pouvait s’attendre à ce que cette énorme puissance économique fît peur à l’Empire soviétique. Ce dernier ne pouvait pas ne pas voir dans le plan Marshall une menace pour ses récentes possessions d’Europe de l’Est dont le contrôle était indispensable pour assurer une puissance militaire que la seule économie russe ne permettait pas. Il en résulta la formation du bloc de l’Est qui contraria largement l’ordre mondial voulu et recherché par Franklin D. Roosevelt. Les intentions politiques de direction consensuelle à la Wilson cédèrent donc, dès Harry Truman, la place au « gros bâton » de la tradition républicaine pendant la Guerre froide avec le nouvel ennemi ainsi découvert et proclamé. Dans ce contexte, fut revitalisée la vision géostratégique née au début du siècle dans l’Empire britannique, avec des hommes qui, comme Alfred T. Mahan puis Halford J. Mackinder, s’étaient posé la question de savoir comment une puissance maritime pouvait assurer son hégémonie en contrôlant le Heartland ou puissance continentale[6]. On prêta ainsi l’oreille au discours de Nicholas J. Spykman qui voyait les États-Unis comme les héritiers de la Grande-Bretagne en tant que puissance maritime. La puissance continentale ou Heartland était désormais constituée par l’Union soviétique, ce qui mena à la politique de l’endiguement (containment) constitué par le Rimland ou « anneau » maritime allant de l’Europe occidentale à la Chine en passant par le Proche et Moyen-Orient et le Subcontinent indien.

Si l’Empire américain a bien des caractéristiques propres, il n’a cependant rien d’« un empire malgré lui », une sorte d’« empire par défaut » qui aurait occupé par force la place à lui laissée par l’impéritie ou la lâcheté des autres pays qui auraient renoncé aux outils de la puissance. Il n’a rien de l’empire « à son corps défendant » que voudrait nous faire croire un vulgarisateur du libéralisme comme Alain Minc. Cet auteur feint en effet de voir dans les États-Unis une sorte d’agent neutre de la mondialisation, un peu comme, dans la théorie libérale, la monnaie serait un agent neutre de l’économie. Si l’on suit son raisonnement, critiquer les méfaits de la mondialisation libérale reviendrait dans ces conditions à faire preuve d’« anti-américanisme »[7]. En réalité, les États-Unis sont bien un empire revendiquant non pas un simple rôle de primus inter pares mais la direction du monde. Comme cela s’est manifesté à plusieurs reprises à travers les administrations démocrates et républicaines qui se sont succédées, il ne s’est pas seulement agi de gouverner par l’exemple, mais bel et bien d’imposer son point de vue à ses pairs par l’usage de la puissance à ses intérêts exclusifs. Il suffirait d’évoquer la politique de Franklin D. Roosevelt vis-à-vis de la France pendant la guerre et la réaction du général de Gaulle pour s’en convaincre.

Premiers signes de contestation de l’hégémonie par les alliés et contre-attaque des États-Unis

Dès le milieu des années 60 se firent entendre les premiers craquements dans la suprématie incontestée de l’hégémonie américaine sur ses alliés dans la sphère baptisée « Monde libre » face au camp soviétique, craquements dus à la reconstitution de la puissance économique des pays d’Europe et du Japon. […]

Monopole de l’espace et avance technologique, clés de la suprématie planétaire

Le libéralisme extrême, dont la « révolution reaganienne » et sa petite sœur thatchérienne se firent les chantres, prétend que la paix vient du libre commerce. Mais comme l’a très justement remarqué Michel Albert, qui fut Commissaire au Plan de 1979 à 1981, ce libre-échange « véhicule une idéologie pétrie de mythologie guerrière »[8]. Il ne s’agit pas du tout d’exorciser les conflits militaires en les transposant de façon atténuée et symbolique sur le terrain économique. Cela traduit de façon tout à fait prosaïque le fait que, dans le libre commerce, gagne le plus fort, qu’il faut donc se donner les moyens d’être le plus fort, et ces moyens ne sont pas seulement économiques mais aussi administratifs, politiques et militaires. Il suffit de penser à la somme des sanctions unilatérales que les États-Unis manient avec une extrême dextérité en invoquant les raisons les plus variées pour se convaincre de cette affirmation. Les unes sont économiques et, quand on les justifie par le risque pesant sur un secteur de l’économie nationale, ressemblent à s’y méprendre à celles que dénoncent ceux qui sont partis en croisade contre le protectionnisme. Les autres prennent des allures plus nobles quand sont invoqués les « droits de l’homme ». Elles peuvent être aussi présentées comme « vitales » quand elles se veulent stratégiques, ce qui ne les empêche pas d’être opportunément électoralistes, comme c’est le cas des fameuses loi Helms-Burton et d’Amato qui ont mis en place des sanctions unilatérales contre des sociétés et des pays étrangers commerçant avec des pays visés par les États-Unis… La première, de mars 1996, prévoit l’exclusion du territoire américain des dirigeants et actionnaires de sociétés étrangères soupçonnées d’utiliser des biens confisqués à des ressortissants américains par le régime cubain. Quant à la seconde, d’août 1996, elle met en place des sanctions contre les entreprises étrangères qui réaliseront des investissements dans le domaine des hydrocarbures en Iran et en Libye. La France et l’Union européenne ont été amenées à dénoncer très fermement de telles législations pour la raison qu’elles « comportent des dispositions extraterritoriales et affectent le climat des affaires entre l’Europe et les États-Unis »[9]. En tout cas, rien qu’entre 1993 et 1997, 61 nouvelles sanctions économiques furent adoptées, touchant 35 États[10].

On oublie souvent que l’usage de la force est consubstantiel au libéralisme économique. Rappelons-nous la métaphore du « un poing invisible » déjà signalée chez Thomas L. Friedman[11]. Il n’y aurait pas eu de révolution industrielle, laquelle donna la primauté aux produits anglais et permit de lever le drapeau du libre-échange, sans le monopole des mers assuré par la puissance de feu d’une flotte de guerre, sans les colonies conquises et maintenues par la force militaire, la traite du bois d’ébène, enfin sans le « pacte colonial » qui interdisait les industries dans les colonies : ceux qui ont mené une guerre d’indépendance contre la Grande-Bretagne et se sont rebellés contre ce monopole pour créer les États-Unis d’Amérique en savent quelque chose… Il existe bien un lien idéologique entre cette théorie libérale et les énormes dépenses militaires de l’époque Reagan, justifiées par le fait que le libre marché et la liberté en général étaient menacés par l’Empire soviétique. Il s’agissait en effet, du point de vue stratégique, d’épuiser industriellement l’URSS et en même temps de ressouder, dans cette bataille, les rangs des alliés de plus en plus indisciplinés en agitant le danger soviétique : on se souvient de l’épisode des fusées où François Mitterrand mit tout son poids dans la balance contre les pacifistes allemands, lançant sa formule célèbre : « Les fusées sont à l’Est, les pacifistes à l’Ouest »[12]. Sur le plan industriel, il fallait relancer la machine industrielle étasunienne en perte de vitesse, par l’injonction massive de capitaux, notamment dans la recherche financée à 70% par le budget de l’État, ce qui a fait qualifier le reaganisme, champion de l’équilibre budgétaire, mais responsable des plus grands déficits jamais atteints, de « keynésianisme militaire ». L’administration républicaine sut faire les entorses qu’il fallait à sa propre doctrine économique néolibérale qui prône l’équilibre budgétaire et la non-intervention de l’État. Notons en passant que la Commission européenne fit en revanche de cette doctrine un véritable credo, ce qui provoqua dans les années 1990 une quasi-déflation en Europe alors même que la croissance étasunienne s’envolait orgueilleusement, aiguillonnée par les investissements massifs que l’ère Reagan avait insufflés des dans les programmes de recherche militaro-industriels…

La contre-offensive de l’Empire américain ne se cantonna pas seulement au plan économique et social. Du point de vue géostratégique, les États-Unis suivirent là aussi une voie dont les buts n’apparurent clairement qu’avec les années Reagan. Se considérant comme une île, à l’instar de leur ancienne métropole, les États-Unis ont hérité d’elle leur manière d’assurer leur sécurité et l’idée que leur atout majeur sur le marché libre était assuré par le monopole des mers. Un gros sujet d’inquiétude venait déjà de la capacité des fusées intercontinentales russes d’atteindre le sol des États-Unis qui cessaient ainsi d’être l’île qu’ils avaient étés jusque-là. Il faut pourtant noter que le temps pour une fusée russe d’arriver sur le territoire des États-Unis a toujours été, à l’exception de l’épisode cubain, bien plus long que celui qu’il fallait à des fusées étasuniennes pour atteindre le cœur du territoire russe, ce grâce aux bases situées en Europe ou en Turquie, et ce sans parler de la flotte de bombardiers stratégiques ou de sous-marins nucléaires. Ce n’est que lorsque l’Union soviétique de Leonid Brejnev commença, dans les années 70, à se doter d’une flotte puissante, capable de joindre Arkhangelsk et Odessa à Vladivostok, et de rivaliser avec celle des États-Unis avec une force aéronavale basée sur les porte-avions de type Kiev, que l’Empire américain sentit son monopole des mers vraiment menacé.

L’équipe de Ronald Reagan comprit alors tout l’intérêt de l’espace qui contrôle les télécommunications modernes, assure la supériorité en matière de renseignement et d’armement. C’est sur l’espace que Washington misa désormais avec le fameux projet de « Guerre des étoiles » sorti en 1983 du cerveau fécond de docteurs en science-fiction. Il prévoyait la mise en place d’un système de défense antimissile basé sur l’utilisation du laser et des satellites militaires. Du point de vue stratégique, un tel « bouclier de l’espace » constitué par ce système de défense devait être assez étanche pour protéger le territoire des États-Unis contre une frappe soviétique. Il va sans dire que la Russie comme les alliés de Washington s’opposèrent avec force à ce projet qui contrevenait au traité ABM (Anti-Ballistic Missile Treaty) de 1972 dont l’abrogation risquait de mettre fin à la « détente ». Mais il s’agissait de maintenir la supériorité militaire absolue des États-Unis aussi bien par rapport à leurs alliés qu’à leurs concurrents et adversaires. Du point de vue industriel, un tel « bouclier » devait notamment faire appel aux technologies propres aux énergies dirigées, tels les lasers et les faisceaux de particules, ainsi qu’aux technologies propres aux énergies cinétiques, tels les projectiles. Il devait donc s’accompagner d’un programme de développement industriel prenant le relais des dépenses de modernisation du système de défense balistique qui avait si bien dopé la croissance des années 80, et permettre de lancer un programme de recherche de nature à assurer le maintien de l’avance absolue en matière de technologie par rapport à eux, le fameux écart technologique, notamment dans l’information et les télécommunications. Les Européens ne s’y trompèrent pas, qui se hâtèrent de lancer en 1985 un programme purement civil nommé EUREKA dont les objectifs furent de stimuler les efforts de soutien à la coopération en matière de recherche des entreprises et de développer leur capacité d’innovation technologique. Mais aucune proportion cependant avec le projet de « Guerre des étoiles ». Une telle initiative était aussi un magnifique coup de mercatique politique. À l’heure où le Japon dont la croissance économique, les excédents commerciaux insolents et les prouesses technologiques des années 80 faisaient de plus en plus ombrage à la puissance des États-Unis, la promesse d’un grande épopée, d’une nouvelle frontière, un nouveau Far West spatial était sans conteste possible un moyen de stimuler l’enthousiasme et l’esprit pionnier de la Grande Nation.

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NOTES

[1] Jacques Legoff, « Heurs et malheurs des mondialisations », dans les Cahiers français, n° 305, novembre-décembre 2001.

[2] Fernand Braudel, La dynamique du capitalisme. Conférences prononcées à l’université Johns Hopkins en 1976, Paris : Flammarion, coll. « Champs », n° 192, 1985. En fait, Fernand Braudel reprit l’idée que son disciple Immanuel Wallerstein avait notamment exprimée dans The Modern World-System: Capitalist Agriculture and the Origins of the European World-Economy in the Sixteenth Century, New York : Academic Press, 1974.

[3] Thomas L. Friedman, « A Manifesto for the Fast World », The New York Times, 28/03/1999.

[4] Jean-François Revel, L’obsession anti-américaine, Paris : Plon, 2002.

[5] « La chronique d’Alain-Gérard Slama », Le Figaro Magazine du 22/02/2003.

[6] Voir par exemple Gérard Chaliand et Jean-Pierre Rageau, Atlas Stratégique : géopolitique des rapports de force dans le monde, Paris : Fayard, 1983.

[7] Alain Minc, Épître à nos nouveaux maîtres, Paris : Grasset, 2003.

[8] Michel Albert, Capitalisme contre capitalisme, Paris : Seuil, 1991.

[9] Jean-François Legrand, Projet de loi de finances pour 2000, présenté devant Sénat.

[10] Aaron Lukas, « Stuck in Sanctions : U.S. Needs Way Out of Policy Morass », site du Center for Trade Policy Studies, 02/09/1998.

[11] Thomas L. Friedman, op. cit., voir plus haut, p. 19.

[12] François Mitterrand, Discours au Bundestag, 20/01/1983.