La destruction
Texte écrit en juillet-décembre 1991 avec Naïma Lefkir-Laffitte, paru en juin 1992 comme chapitre du livre L’Irak sous le déluge, Paris : éditions Hermé, sous le titre « Souvenir de l’enfer », et repris sous le présent titre à la demande de Abdelwahab Meddeb, dans la revue Intersignes, n° 2, automne 1992.
Le déluge eut lieu sur terre pendant quarante jours, rapporte la Genèse. Six semaines durant, cette année aussi, les tempêtes du sud soufflèrent sur le pays.
– J’étais seul à la maison, dit Hassan, le photographe de presse. J’ai entendu des bruits de déflagrations de bombes, des tirs de DCA, j’ai compris que c’était une attaque aérienne. C’était terrible, la nuit était devenue jour: des bombes rouges, bleues, blanches, jaunes, oranges, explosaient dans l’air.
Au rythme de trois mille sorties d’avions bombardiers et de milliers de missiles par jour revenant plusieurs fois sur leurs cibles, les Irakiens reçoivent, fait sans précédent dans l’histoire, 90.000 tonnes de bombes en quarante-deux jours. Dans un fracas épouvantable et des lueurs terrifiantes, les populations d’Irak vivent ces jours et ces nuits dans la peur. La lumière s’éteint brutalement après le bombardement des centrales électriques. Le fuel, le gaz, l’essence se mettent à manquer totalement, et avec eux, les transports publics et privés, et le chauffage… Les bouteilles de gaz se font elles-mêmes rares, soumises à un rationnement draconien. On se met à couper les arbres dans les palmeraies, les jardins et le long des rues, pour faire un peu de feu. Les systèmes de réfrigération coupés, on doit jeter, la mort dans l’âme, les vivres stockés. Autour des zones bombardées, toutes les vitres sont soufflées, livrant les appartements à l’hiver glacial.
Par familles entières, on se terre dans les abris, on fuit la terreur qui s’abat sur les villes. Comme pris de panique, les gens courent dans tous les sens, à pied, en voiture, en camion, encombrés, dans leur fuite, des objets les plus hétéroclites. Beaucoup d’hommes restent cependant à Bagdad. Certains se saoulent pour tenir le coup. Du sang et des cris meublent l’espace lourd d’épaisses fumées. Ils tournent en rond, hagards. La terre, les hommes et le ciel se fondent dans un tourbillon d’effroi. Décombres, morts, blessés, cris d’enfants amputés… Et ce bruit ! Il faut des efforts titanesques pour ne pas sombrer dans la folie.
Ceux qui ont fui les villes doivent y retourner souvent. L’État assure une ration alimentaire, mais délivrée sur le lieu de résidence habituelle. Les allures fantaisistes prises par les prix des produits de première nécessité au marché libre dissuadent, multipliés qu’ils sont par cinquante et cent. La farine et le blé coûtent très cher, introuvables… On se rabat sur l’orge qu’il faut moudre… Comme il n’y a pas d’électricité, on fait des queues interminables devant les moulins traditionnels.
– J’ai attendu trois jours sous le soleil et trois nuits dans le froid, explique Zakariya, fonctionnaire au ministère de l’Information. C’était terrible, je suis tombé malade, j’ai noirci de poussière. On n’était pas au bout de ses peines, car il ne suffisait pas d’obtenir de la farine: le pain, il fallait encore le cuire. Difficile dans des conditions de camping, on a fait des fours de fortune… Et il faisait très froid. La nuit, la température descendait à deux degrés au-dessous de zéro. Il n’y avait pas assez de couvertures, de matelas: on ne peut se protéger du froid… Les enfants ne pouvaient pas comprendre cela, ils ne savaient pas ce que c’était la guerre. Ils me regardaient, m’interrogeaient. Ils ne comprenaient pas pourquoi nous étions à la campagne. Ils se plaignaient et pleuraient…
Après une semaine, Zakariya décide de retourner à Bagdad. Surpris de la revoir, ses proches le regardent comme un revenant…
Leila, enseignante à l’université, a dû voyager à l’étranger et a regagné la capitale quelques jours avant les premiers orages de feu. Elle peut mesurer l’ampleur de la menace qui pèse sur son pays. Alors qu’en Irak même,
– Les gens étaient sûrs d’eux. Tout le monde défiait l’Amérique. Ils avaient confiance. Ils ne se rendaient pas compte…
Les bombardements touchent une population grandement impréparée, psychologiquement et matériellement. Il y a bien quelques mesures d’évacuation, mais elles sont insuffisantes. Surtout, on ne croit pas que la ville pourrait être bombardée. La masse de la population est déjà lasse de la guerre. Dix ans de guerre avec l’Iran, avec tous ces sacrifices, consentis avec abnégation. Mais cette confrontation-là, on n’en veut pas. Les jeunes n’ont pas envie de se battre. Pour le Koweït ? Ils ne voient pas vraiment l’enjeu…
– Préparez-vous à mourir !…
La phrase, lancée d’une maison et reprise par tout le quartier comme un cri de ralliement, finit par remplir Bagdad, battant comme un tocsin tout au long de la tempête guerrière.
– Saddam nous a donné notre ration, explique Salima, qui habite une petite maison dans la quartier populaire d’Al-Sinaa.
Elle a quatre garçons, tous soldats, l’aîné à Bassora, les autres à Hafr Al-Battin, à Souleimaniya. Elle craint pour eux. Les transports coûtent cher, elle ne les voit que tous les cinquante jours… Le téléphone coupé, sans nouvelles du reste de la famille. Écoles et universités sont fermées sous les bombardements. Tout le monde reste terré chez soi. Une fatigue nerveuse grandissante.
– Ils nous ont agressé avec sauvagerie, tous ensemble.
Pas loin du central d’Al-Adwiya, ce soir-là, sa fille accouche, et tous se recroquevillent sur eux-mêmes, morts de peur. Les portes de la maison sont éventrées par le souffle d’une explosion.
– Hawar ! On criait hawar ! Alerte, on va mourir ! Je me moque de moi-même, maintenant.
– Acceptes-tu de mourir ? se demandaient les jeunes entre eux, explique la fille de Salima. Et la réponse était : Non, je suis jeune encore, je ne connais rien à la vie !
Habib est tunisien. Il est venu faire ses études d’ingénieur à Bagdad et habite ici depuis des années. Ayant terminé l’été dernier, il a obtenu son billet d’avion pour retourner chez lui, mais se trouve coincé à Bagdad par le blocus aérien. Habib a peu d’argent et désire garder son petit pécule pour sa mère qui l’attend à Kasserine. Il erre dans la ville pendant des mois, trouvant des petits boulots pour survivre, ne parvenant à prendre qu’un repas de temps à autre. Avec l’hiver, il lui faut trouver une maison. Il finit par faire la connaissance de compatriotes et ils décident ensemble de ne plus se quitter:
– Si l’un de nous doit mourir, il faut que nos familles puissent être prévenues, se promettent-ils.
***
Dans le hall d’entrée, une plaque de cuivre porte l’inscription : « Abri public n° 25 ». De la vaste esplanade que forme la terrasse, on surplombe tout le quartier d’Al-Amiriya. Sur trois côtés de l’abri, des maisons individuelles avec leur jardinet. Sur le quatrième côté, une école qui sépare l’abri d’une mosquée au dôme de faïence bleue. Au coin nord-est de l’esplanade, la superstructure d’aération de l’abri est défoncée. Près d’elle, un trou impressionnant de plus d’un mètre de diamètre, hérissé d’armatures métalliques déchiquetées. Un buisson de tamaris bleu pastel s’est installé entre les tiges de rouille tendues vers le ciel.
C’est ce trou que fore, juste avant l’aube du 13 février, une première bombe. Un instant plus tard, une seconde bombe passe par le même trou pour vriller l’épaisseur de quatre mètres du béton qui sépare les deux étages de l’abri. A quelques minutes d’intervalle, deux explosions vitrifient tout ce qui se trouve aux deux niveaux, figeant les corps dans leur geste.
– Certains, explique l’un des gardiens, se sont tout simplement volatilisés, réduits en poussière…
Plus de sept cent corps ont été retirés de l’abri, mais on ne connaît pas avec exactitude le nombre de morts, on avance celui de dix-huit cents. L’abri pouvait contenir huit cent personnes, mais ce soir-là, il y avait une foule inhabituelle. Tout le monde n’avait pu rentrer.
Dans la pénombre dense de l’abri, un trou de lumière inonde l’espace formé par quatre piliers de béton, donnant une allure irréelle aux tiges d’acier pendantes, guidant le regard vers la béance du sol, percé par le deuxième coup mortel. A la marge de cet espace, un rai de lumière crue traverse perpendiculairement une corbeille de tiges de béton, disposée là comme une carcasse ouverte. L’atmosphère même du lieu restitue celle d’un sanctuaire. Les gardiens de l’abri s’en sont pénétrés, jusqu’à prendre l’allure de prêtres devant le Saint des Saints. En ressortant de la crypte, les gardiens, qui ont participé à l’évacuation des corps, ravivent les images du désastre, quand les sauveteurs sortaient les corps carbonisés recroquevillés sur eux, les momies des enfants agrippés au sein de leur mère.
– C’est Satan, dit l’un.
– Le grand Satan, ajoute l’autre.
Un voisin s’indigne :
– Lorsque les journalistes sont venus, ils voulaient savoir pourquoi il y a des grilles à l’entrée de l’abri : pour eux, c’était la preuve d’une installation militaire…
Plusieurs maisons du quartier ont été frappées par les bombes. Dans l’une d’elles, proche de l’abri, une famille de sept personnes a été décimée.
Ahmed a dix ans. Il court autour de l’abri avec ses deux jeunes frères. C’est seulement la veille du bombardement qu’après de longues journées de démarches et d’attente, son père peut obtenir, à la grille d’entrée, l’autorisation pour sa famille de venir se réfugier à l’abri. Mais le soir même, un oncle vient chercher la famille pour fêter un événement chez lui, de l’autre côté du quartier, et elle y passe la nuit. Au petit matin, l’abri deviendra piège meurtrier. Ahmed ne peut détacher son esprit de ce lieu où la plupart de ses voisins et presque tous ses camarades de classe ont été arrachés à lui. Depuis, il n’est pas un jour qu’il ne vienne visiter l’abri.
Adel a six ans. Il parle calmement, comme un adulte. Il explique à Rabiaa, sa cadette d’un an, que si elle est dans sa classe, c’est parce les autres sont absents. Ils vont à la même école et se font une méchante concurrence. La fillette ne manque aucune occasion pour triompher de Adel qui, conscient de son état d’aînesse, reste calme. Il égrène les noms de ses camarades morts en une seule nuit dans l’abri, et, dans un ultime argument, lui rappelle que même sa maîtresse a péri avec ses enfants.
***
Le bombardement de l’abri d’Al-Amiriya est, pour les habitants de Bagdad, une leçon éloquente. Ils cessent de courir vers les abris. Ils attendent désormais chez eux et, au fil des jours, s’accoutument à la situation, se mettent à repérer les moments d’attaque, généralement à la tombée de la nuit, et organisent leur vie autour… Du lointain, vient la lourde clameur d’un énorme orage, qui se fait plus terrifiant comme il avance. Le ciel se déchire du hurlement des avions et du sifflement strident des bombes livrant leur cargaison mortelle. Mouloud Benmohamed, journaliste algérien se trouvant sur place, revoie les images des massacres du 8 mai 1945 que ses parents lui ont racontés. Il écrit :
– À Bagdad, il y a chaque nuit un autre Al-Amiriya, cet abri que George Bush et ses acolytes ont transformé en four crématoire.
La terre gronde d’un sinistre roulement de tambour. Toute explosion provoque dans le sol d’argile des ondes gigantesques qui la rend terriblement proche.
– Les murs des maisons tremblaient, raconte Houda. Les vitres se brisaient. Un bruit épouvantable. On mangeait avant 19 heures, à la lueur de la bougie. Les objets tombaient, les murs se craquelaient… Nous dormions sur des matelas au milieu de la pièce, tous ensembles… Avec ça, on avait peur des rôdeurs, nombreux dans la ville.
Rescapée de Beyrouth, Houda vit à Bagdad depuis la sortie des Palestiniens du Liban, quand, infirmière, elle connut les bombardements israéliens.
– Cette fois, ce n’est vraiment pas la même chose: le ciel était en feu et la terre tremblait. Il n’y a pas de proportion…
Au Liban, il n’y avait qu’une seule et même bataille, dans la ville. Les Israéliens étaient là, dans l’air mais aussi sur terre. Ici, les deux adversaires ne se sont pas rencontrés. D’un côté, l’armée irakienne sur terre, de l’autre l’aviation de la coalition qui frappait non seulement l’armée mais les civils, sans riposte possible.
– À Beyrouth, nous avons vu l’ennemi. Nous l’attendions. Nous nous sommes battus. Ici, nous étions condamnés à recevoir les coups sans pouvoir rien faire qu’attendre.
Un sentiment de torture, les pieds et les poings liés.
Le quartier de Bettawin, caché par les immeubles de la rue Saadoun, a l’infortune de se trouver entre des ministères et le centre téléphonique visés par les bombardements. Autour de la petite église au dôme blanc, la rue est une blessure ouverte. Les maisons d’habitation ont subi un bombardement massif. Les corniches des maisons et leurs fines sculptures, sont en lambeaux, les fortes grilles des fenêtres, enfoncées. Les murs béants laissent voir les bleus, les verts et toutes les couleurs gaies des intérieurs qui tranchent avec la brique terne de la vieille construction mésopotamienne. Les toits effondrés remplissent les sols de volumineux débris. Les femmes en robe noire se frayent un chemin parmi les décombres où les enfants jouent, comme si ce lieu était ainsi depuis toujours. La vieille dame aux yeux bleu pâle, le teint rosi par la chaleur, invite à entrer dans sa courette. Hayat s’assied sous une image de la Vierge à l’enfant. Elle porte le deuil de ses deux fils morts à la guerre avec l’Iran.
– A chaque bombardement, on se disait: maintenant on va mourir… Dieu est venu nous prendre!
Tous les soirs, pendant quarante-cinq jours, elle et sa famille se préparent à mourir. Ils revêtent leurs habits de mort. Tous les matins, ils ont la surprise de se retrouver vivants, passés les infimes instants de doute et de questionnement.
– Allah Karim wa choukour ! Dieu est bon, merci à lui… Nous sommes toujours là!
Une partie de sa famille est installée aux États-Unis. D’autres avaient pensé partir. Mais désormais, ils resteront dans leur pays.
Après les premiers ouragans, les journalistes étrangers ont commencé à revenir à Bagdad. Iyad, guide-interprète du Ministère de l’Information a repris son travail, organisant des visites des lieux bombardés. Il ferme les yeux, revivant dans l’obscurité ses souvenirs. Les journalistes justifiaient l’injustice et il devait prendre sur lui pour être aimable. Iyad a changé. Avant, il se disait: la presse et les médias d’Occident sont neutres et cherchent l’information pour rendre service à l’humanité, aux peuples opprimés. Maintenant, il pense le contraire: ils sont un instrument pour travestir la réalité et manipuler les opinions publiques.
***
Au Cercle libanais, le chanteur Nassir Shemma évoque la guerre sur son luth, duquel il arrache le cri lugubre des sirènes, la stridence des bombes, le fracas des explosions, la terreur des nuits, les éclairs de la peur, et dans le silence effroyable de l’après-tempête, le sourd martèlement de la souffrance.
Une population traumatisée, encore sous le choc. Les Irakiens ouvrent de grands yeux. Incrédules, ils posent des questions sur l’humanité et ses valeurs… La civilisation et sa signification… Les raids, les sirènes. Il reste de cette époque au peintre Jamil Hamoudi, une vingtaine de dessins à l’encre de chine. Une rupture radicale. Il s’est essayé à des compositions calligraphiques pour exprimer une période qui ne se représente pas, une période étrange, d’angoisse serrée, d’ignorance de ce qui se passait ailleurs. L’impression du surgissement d’un enfer solitaire dans une mer de silence…
– Je n’ai plus cet esprit tranquille qui continue la route, qui sait où il va… Qu’exprimer ? Les choses sortent maintenant d’on ne sait où, sans participation profonde de soi… Un état d’âme bizarre. Il faudra du temps pour retrouver le goût de l’esprit humain auquel nous avons cru si profondément…
Mahmoud, ingénieur de travaux publics, aime venir prendre un moment de détente dans la cafeteria de l’hôtel Bagdad. Pour lui, la guerre a laissé un impact profond sur les gens. Chacun est soudain devenu quelqu’un d’autre. La vie s’est faite difficile, insupportable, les liens entre les gens sont plus superficiels. Même les rapports entre mari et femme ont changé.
– Chacun a peur de l’autre, parce que l’homme a fait mal à l’homme. Vous voyez, je suis avec vous et j’ai peur de vous… On s’attend à chaque instant à un malheur qui vient de l’autre, mais pas d’un animal. On finit par penser qu’une mauvaise intention anime l’autre.
L’ultimatum du 25 juillet ramène des souvenirs de douleur. Les enfants posent des questions sur tout, sur la politique, la situation. Et si on hésite à répondre, ils insistent : ils cherchent quelque chose, veulent savoir si une autre guerre va arriver.
– Je réponds non, confie Majid, employé dans un atelier de Bettawin. Mais ils ne me croient pas et disent: tu ne dis pas la vérité, tu nies car tu penses que nous avons peur. Ils ne me croient plus.
La guerre ? Ils savent ce que c’est, maintenant. Ils ont des cousins, des amis, des camarades qui sont morts à cause de la guerre. Ils pensent à une guerre atomique, chimique, ils s’attendent au malheur, à quelque chose de grave. Quand ils jouent et qu’ils entendent le vrombissement du moindre avion, ils rentrent affolés pour se cacher. Et les nuits ramènent leurs cauchemars, ils se réveillent en pleurant…
À Bagdad, les magasins ne vendent plus que des fleurs artificielles. On les dépose sur les monuments publics, en offre à ses amis. Les bouquets et les gerbes de fleurs artificielles restent là, dans leur enveloppe de cellophane, catafalques pour quel cercueil ?
À Hiroshima, le souffle nucléaire a projeté au pochoir sur un reste de mur, la silhouette d’un homme figé dans son dernier geste. Par une sorte d’effet d’hologramme, les morts ont marqué de leur empreinte l’atmosphère de la ville de Bagdad. Toujours là dans l’indicible, leur image surgit brusquement dans les rêves de la nuit comme dans la veille du jour, sur le mur des maisons, dans les rues. Les vivants qui s’accrochent aux actes du quotidien, les fantômes les entourent avec une insistante présence, se surimposent à eux, s’en détachent pour les épouser à nouveau. Une danse macabre où l’on finit par ne plus distinguer l’illusion de la réalité.
– La mort regarde la mort dans les yeux, dit un vieux monsieur. Qui nous sauvera de l’enfer ?